Jour 5 et 6 – Km 235 à 375

Nous n’avons pour le moment pas d’emplacement décent où planter notre tente pour la nuit prochaine. Les campings ferment les uns après les autres dès la mi-septembre. Alors on se questionne… faisons-nous une journée de pause comme prévu initialement ou avançons-nous un peu à tâtons sans trop savoir où nous dormirons ce soir ?

Les nuits en bivouac ne nous effraient pas mais nous savons que l’accès à un point d’eau potable est un point important pour notre confort.

Nous sondons l’humeur des uns et des autres et nous décidons de prendre la route. J’ai lancé ce matin une bouteille dans les eaux tumultueuses mais parfois fructueuses des réseaux sociaux. Peut-être qu’une bonne âme dans la région de Groslée l’attrapera et nous ouvrira sa porte.

Nous roulons bien. Les pistes cyclables sont superbes. Peu de monde, des paysages changeants et de une belle alternance entre ombre et soleil. Les températures sont bonnes mais l’air du matin est assez frais pour que les filles laissent leur doudoune.

Nous entrons dans le village de Chanaz: la petite Venise. Un canal bucolique et des maisons de couleurs donnent sur ce paisible cours d’eau. Nous empruntons le pont qui nous sépare de la rive opposée. Notre espoir : trouver un « t’zuni » pour les filles dans une boulangerie… en vain. Nous décidons de continuer notre route vers le sud pour notre prochaine pause repas.

Entre deux coups de pédales, je checke mon compte à l’icône violette et là surprise : on a repêché notre bouteille. On nous propose un jardin à 40 km de là. Encore une fois, la générosité et la confiance de l’humanité est à la hauteur de nos espoirs !
Heureux de savoir que nous pourrons loger dans un espace adapté, nous poussons nos montures jusqu’à destination.

La petite histoire est magique et je vous la raconte.

Une famille lyonnaise de grands voyageurs à vélo a fait suivre notre demande d’abri. Un de leur abonné m’a contacté pour me dire qu’un de ses copains avait un grand jardin proche de notre point d’arrivée. Ce copain en question, absent ce jour-là, a appelé sa voisine qui nous a accueilli et ouvert la propriété. Elle nous laisse alors le jeu de clés pour la maison afin que nous puissions prendre une douche et profiter des sanitaires ! Vous y croyez-vous à cette chaîne humaine pour nous aider ? Nous, nous sommes restés scotchés et plein de reconnaissance !