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Jour 10 à 12 – km 520 à 750

Pas de quoi déjeuner, ce lundi matin… alors après un réveil aux aurores, nous paquetons et partons le ventre vide à la recherche d’une boulangerie. Mission pas si évidente depuis notre départ sur la ViaRhôna. Les petits commerces de proximités ne résistent pas face aux puissants leaders du supermarché et il nous faut régulièrement sortir des agglomérations et rejoindre les zones industrielles pour trouver où faire nos commissions.

Nous avons mis le réveil car notre prochaine étape sera longue mais on nous propose un coin de jardin au sud de Valence et nous souhaitons revivre cette expérience humaine. C’est donc plus de 80 km qu’il nous faut pédaler pour rejoindre la maison de nos hôtes.

La première occasion de déjeuner se présente après une dizaine de kilomètres. Une boulangerie tenue par un marocain qui nous vend de bonnes spécialités nord-africaines. Le ventre plein, nous repartons pour une grosse étape. Nous espérons manger à Valence et souvent, nos espoirs sont en réalité nos objectifs. C’est donc après une matinée de 55 km que nous nous arrêtons au Kebab House de Valence. Un kebab falafel qu’on savoure !

 

Je profite pour déposer un petit mot sur l’aspect culinaire de notre voyage. Être végétarien en France nous donne un sentiment de complet décalage. Dans les supermarchés, sur les ardoises de restaurant, sur les affiches publicitaires… la présence de la viande est prédominante. Nous n’avons pas beaucoup mangé dans des restaurants mais dans les 2 cas échéants, nous n’avions qu’un choix à la carte. Il y a encore du chemin pour que l’alimentation végétale redort son blason et que les 3,2 millions d’animaux, issus d’élevage, abattus par jour en France soit revu à la baisse !

Allez, revenons à nos pédales ! Il nous reste 30 km à parcourir. Nous laissons les filles pédaler une dizaine de kilomètres pendant que je profite d’aller acheter nos vivres et un présent pour le nouveau-né de 3 semaines de nos hôtes. Cette journée de 80 km nous semble parfois à rallonge. Le vent du Sud a forci et nous ralenti significativement. Les longues lignes droites sur les digues avec ce vent de face est difficile pour le moral de Justin. On met des petites vitesses et nos esprits s’évadent chacun dans nos mondes respectifs…

Ca y est ! Nous arrivons aux Petits Robins fatigués mais fiers et heureux. Sylvain et Muriel nous accueillent comme des rois. Une place de jardin parfaitement adaptée à nos deux tentes, des toilettes et une douche perso dans le garage, une piscine à 21 degrés et un apéro qui nous permet d’échanger entre cyclistes passionnés. Cette rencontre, grâce à notre mode de voyage, nous gonfle le cœur de gratitude. Et en prime, Sylvain ira nous chercher des croissants, pains au chocolat et baguette le matin qu’il accompagnera de 3 choco chauds pour les enfants.

Nous nous remettons en route, nourris de cette expérience humaine. Notre journée est belle mais le vent du Sud continue de souffler. Cependant, 60 km semblent court après nos deux dernières grosses journées. Nous sommes toujours autant émerveillés par le Rhône et la diversité des villages et paysages que nous découvrons.

Notre prochaine étape se trouve dans un village à l’ambiance médiévale nommé Vivier. Le camping est endormi, comme tous ceux dans lesquelles nous avons logé. La saison touche à sa fin.

Lors d’un check de son vélo, Dimitri remarque un rayon cassé. Petite urgence à 1h de la fermeture des magasins. Quelques appels plus tard, Dimitri enfourche son vélo et fonce à Montélimar, à 12 km de là, pour faire réparer son fidèle compagnon de voyage.

Au campement, nous finissons l’installation, donnons les douches de chacun et nous mettons en route pour notre repas du soir. Philippe nous a conseillé une crêperie au centre que nous nous réjouissons de découvrir. Juste le temps de commander l’apéro que Dimitri nous rejoint tout transpirant mais avec un vélo fonctionnel.

Philippe n’a pas menti, nous nous régalons !

Le lendemain, notre projet est de rejoindre Mondragon à 45 km au sud. Petite étape pour profiter de chiller l’après-midi au camping. Petite pause commissions après 17 km et mauvaise surprise… deuxième rayon cassé ! Bientôt on jouera aux dominos à ce rythme. Arrêt obligatoire dans un petit magasin du village. 45 minutes plus tard on est reparti.

Mais aujourd’hui, nous attend une belle surprise… le vent du Sud a laissé la place au Mistral. L’effet est décapant, le vent dans le dos nous permet d’atteindre une vitesse encore inégalée. À 13h30 nous sommes arrivés à destination avec une certaine euphorie quant à notre vitesse moyenne.

Il nous suffit d’un regard à Dimitri et moi, pour savoir que c’est une journée idéale pour avancer. Mais nous laissons le choix à Justin qui, malgré une belle efficacité et même du plaisir, est notre point de référence. Il hésite mais le défi le tente. Il finit par choisir de continuer. Nous reprenons la route à 15h pour les 55 km nous séparant d’Avignon.

C’est en 2h30 que nous parcourons cette distance avec un Justin en tête de peloton. Nous avons roulé à une vitesse moyenne de 23 km/h alors qu’habituellement nous roulons à 17 km/h. La force du vent nous a littéralement porté et permis d’arriver avec un jour d’avance à Avignon. Petit réconfort après ce bel effort de 90 km, nous louons un bungalow pour notre journée de pause dans cette ville dont je tombe amoureuse au premier regard.

Encore une bonne centaine de kilomètres et nous verrons la mer !