Jour 3 et 4 – km 140 à 235
Au matin du 3ème jour, nous démarrons à 4. Justin a choisi de faire une grosse moitié de la journée en train. Il faut que je vous avoue quelque chose, Justin vit son premier chagrin d’amour et son cœur brisé impacte son niveau de motivation. Nous faisons le maximum pour remettre un peu de Joie, d’espoir et de couleurs dans le regard de notre grand garçon mais cela va prendre un peu de temps encore.
Nous laissons rouler les filles à la sortie de Nyon, les routes agricoles créent un quadrillage sécure pour laisser ces deux petites cyclistes pédaler en toute liberté.
Très rapidement, les villages de la Côte se succèdent. Entre immenses propriétés, forêts de chênes, petits bourgs proprets, nous atteignons la périphérie de Genève en une heure. Nous traversons Versoix à vive allure mais cela n’empêche pas chaque virage, bâtiment et paysage de faire surgir un souvenir de mon enfance. J’ai passé là mes 13 premières années de Vie et c’est avec une mélancolie joyeuse je m’imprègne de ce passage éclair dans ces ambiances d’enfance.
A la sortie de Bellevue, le jet d’eau de Genève se dévoile, nous approchons de la pointe ouest de la Suisse. Nous longeons le jardin botanique, entrons dans Genève et passons devant l’organisation mondiale de la météo que l’on remercie pour ces prévisions exceptionnelles qu’elle nous annonce pour ces deux prochaines semaines !
Et spontanément on s’arrête au Fix Café. Un café créé par un ami d’enfance, Guillaume, qui initialement offre ses services dans sa camionnette, de manière itinérante, dans plusieurs marchés de Genève. Coup de bol, il est là. Alors on s’attable et on se raconte nos Vies. 2h de palabres et la douce sensation que la réalisation de nos rêves ne tient qu’à notre volonté, notre courage et notre petit coin de folie.
Puis on repart, on traverse Genève par ses parcs et ses zones préservées du trafic. Dernière grosse montée pour découvrir un petit coin de paradis à Peissy au milieu des vignes. Le domaine de Grand Cour, un domaine viticole biodynamique dont le propriétaire, Jean-Pierre, est un passionné du terroir, de la culture et du vin de sa botanique à son arôme. Nous passons la nuit dans la salle attenante à la cuisine après un souper délicieux concocté par Patricia, une femme généreuse et dynamique que j’ai rencontrée lors d’une cure ayurvédique. Leur générosité nous touche et nous quittons ce dernier coin de Suisse reconnaissant pour ces trois premières nuits passées sous le toit de fabuleux hôtes.


Bienvenu en France
Nous voilà dans le vif du sujet. Les paysages changent, nos repaires disparaissent. Reste le Mont-Blanc qui domine au loin dans sa robe blanche éternelle. Le Rhône se fait plus présent, nous nous enthousiasmons à chacune de ses apparitions comme si nous rencontrions une entité, une âme qui allait se joindre à nous pour les trois prochaines semaines. Le point de passage entre la Suisse et la France se fait dans le virage à l’orée d’une forêt de feuillus. Et Justin qui se réjouissait de filmer son passage à la douane !
Les kilomètres défilent et nous sommes heureux d’atteindre en fin d’après-midi Seyssel, la fin de notre étape pour aujourd’hui.


